lundi 2 avril 2012

Aigues-Mortes une après midi d'avril


Dimanche 1er avril. Il fait très beau. Et nous n'avions pas envie de rester enfermés. Mais où aller? Que faire? Sans  trop réfléchir nous nous sommes décidé pour Aigues-Mortes. En plus j'adore l'ambiance paisible des ruelles commerçantes de cette ville. Ces quelques photos pour vous faire partager cette après-midi ensoleillée.


 Au détour des ruelles.

 
 Pour entrer dans la vieille ville : les portes fortifiées.


Saint Louis, fondateur de la ville fortifiée.


Des remparts, deux vues de la ville intérieure.


Le canal vu des rempart




Pour en savoir plus :

Dès l'antiquité les environs d'Aigues-Mortes ont été un lieu d'exploitation du sel. Il faut attendre Charlemagne pour voir ériger la première tour destinée à prévenir toute tentative d'invasion par la mer et servir d'avant poste pour la ville de Nîmes. Par la suite un monastère s'installa, et la tour lui fût cédée.

La ville connut un âge d'or grâce à Saint Louis. En effet en 1240, Louis IX cherche un accès direct à la mer Méditerranée. Le roi qui souhaite mener de nouvelles croisade ne veut plus que le transport de troupes dépendent des navires des riches cités italienne (Venise et Gênes en tête). La position stratégique du site du site d'Aigues-Morte lui semble être idéal. D'autant plus que les grandes villes du sud ne sont pas sous son autorité directe. Marseille fait partie intégrante des territoires de son frère Charles d'Anjou, roi de Naples. Montpellier appartient au roi d'Aragon. Enfin Agde dépend du puissant Comte de Toulouse. Le roi échange avec les moines la ville et les terres contre d'autres propriétés. Ainsi Aigues-Morte devient la porte du Royaune de France sur la Méditerranée. C'est d'ici que partira ce roi pour les septième et huitième croisades en 1248 et 1270. 1270 où il parti pour Tunis et y mourra de la dysenterie.

Louis IX entreprit le développement de la ville, il construit une route, bâtit des tours dont la tour Carbonière (tour de guêt) et la tour Constance (en remplacement de la tour de Charlemagne) pour y cantonner une   garnison. En 1272 Philippe III dit le Hardi, fils et successeur de Louis IX, poursuit la construction des remparts protéger la totalité de la ville. Les travaux dureront environ 30 ans.

Mais la ville d'Aigues-Morte, contrairement à ce que l'on pense souvent, n'a jamais été totalement cotière. En effet, son port était sur l'étang de la Marette et relié à la mer via des canaux.

Au début du XIVe siècle, le roi Philippe le Bel utilisa le site fortifié pour y incarcérer les Templiers. En novembre 1307, quarante-cinq d'entre-eux furent mis à la question, reconnus coupables et retenus prisonniers dans la Tour Constance.

Au début du XVe siècle, d'importants travaux avaient été entrepris pour faciliter l'accès d'Aigues-Mortes à la mer. L'ancien canal Grau-Louis, creusé pour les croisades, fut remplacé par le Grau-de-la-Croisette et un port fut creusé à l'aplomb de la Tour de Constance. Celui-ci perdit son importance, dès 1481, lorsque la Provence, et donc le port de Marseille furent rattachés au royaume de France. Seule l'exploitation du sel du  marais incita François 1er à faire relier les salins de la ville à la mer en 1532. Mais ce chenal, comme les autres avant lui s'ensabla à son tour. L'ouverture, en 1752 du Grau du Roi résolut pour un temps le problème. Mais la solution définitive ne fût trouvée qu'en 1806 quand, grâce au canal qui relie le Rhône à Sète, transforma Aigues-Mortes en port fluvial.

L'histoire d'Aigues-Mortes ne se résume au port des croisades ou à l'exploitation des salines. Un autre événement lié à cette ville fut la persécution des protestants dans le sud languedocien, sous les règnes de Louis XIV et Louis XV. En 1685 Louis XIV révoque l'édit de Nantes qui garantissait la liberté de culte des protestant au sein du Royaume de France. Avec cette révocation, le roi interdit leur culte et les fait traquer par les compagnies de dragons (des soldats du roi). Une large part des Huguenots (protestants) de France fuient en Suisse ou aux Pays-Bas notamment. D'autres restent en France et se retranchent dans des régions plus sauvages du pays. Dans les Cévennes pas exemple. Au cours de ces persécutions de nombreux protestants furent arrêtés et pendus ou mis en prison. La tour Constance servit, à cette épode de prison pour femmes. La pensionnaire la plus célèbre fût Marie Durand arrêtée en 1730 à l'âge de 18 ans et ne sera libérée que 38 ans plus tard. Marie Durand grava sur la margelle du puits le mot « résister ». Ce mot est toujours visible de nos jours.

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